
L’objectif à travers ce festival est d’encourager les jeunes à l’apprentissage des instruments menacés d’extinction et d’inciter le public à écouter de la musique traditionnelle familière et à comprendre son vocabulaire et sa terminologie.
La Presse — La première session du festival «Esmaane» du malouf aura lieu à Kairouan du 21 au 24 février, à l’initiative de l’association Ranim des arts avec la collaboration du Commissariat régional de la culture.
D’ailleurs, une conférence de presse a été organisée au sein du musée «Dar All-Allani» au cœur de la médina de Kairouan, en présence de tous les correspondants régionaux, pour donner les détails du programme de ce festival, consacré au malouf qui occupe une place privilégiée dans la tradition musicale tunisienne.
Hatem Derbal, directeur du festival a fait savoir que le comité d’organisation a choisi le monument historique de Sidi Abid El Ghariani (XIVe s.) pour abriter les différents spectacles et activités de cette manifestation afin de créer une harmonie, d’une part, entre le contenu et la forme, d’autre part, entre le patrimoine matériel et immatériel dont regorge la capitale aghlabide : «En fait, nous avons choisi de donner un coup de projecteur sur le malouf, cette musique d’inspiration arabo-andalouse et qui est à base de violons orientaux, de flûtes, de luths (oud) et de cithares. Notre objectif à travers ce festival est d’encourager les jeunes à l’apprentissage des instruments menacés d’extinction et d’inciter le public à écouter de la musique traditionnelle familière et à comprendre son vocabulaire et sa terminologie encore vague pour beaucoup de citoyens…», a précisé Derbal.
Pour sa part, Imed Mediouni, commissaire régional de la Culture, a expliqué, dans son intervention, que la région de Kairouan a cultivé depuis longtemps cet art musical populaire traditionnel et tient la 3e classe après Bizerte et Testour, connus pour leurs prestigieux festivals consacrés au malouf. «D’ailleurs, Kairouan a contribué à créer des cheikhs et des musiciens dans ce domaine dont Ahmed Zahra, Hfaidh Béchir et Béchir Selmi et à créer des troupes de malouf dont “Nawa”, ayant obtenu plusieurs prix au festival de Testour…», a ajouté Mlle Mediouni.
Notons que la première journée de ce festival sera inaugurée par un spectacle du groupe issaoui «Fazoua», suivi par un hommage aux cheikhs du malouf à Kairouan, puis des performances musicales sur le Rabeb de Hichem Chichti et le oud arabe de Dhia Maqnin, outre une interprétation vocale de Walid Khouja et un hommage à l’artiste Zied Gharsa et au professeur de musique Hamida Hlioui. Le soir, le public pourra participer à une prestation musicale du groupe «Nawa» du malouf à Kairouan.
La deuxième journée débutera par un colloque scientifique intitulé «Le malouf, un héritage du patrimoine», présenté par Ali Sayari, puis un atelier de formation sur l’instrument du rabeb encadré par le professeur Hichem Chichti. Un autre atelier de formation sur le oud encadré par l’artiste Zied Gharsa. Le soir, le public profitera d’une prestation musicale du groupe «Jawhara Sousse» de musique andalouse.
Quant à la troisième journée, elle comprendra un colloque scientifique intitulé «Mélodies familière et poésie qui refuse de s’entendre» encadré par le professeur Ahmed Daoub, un atelier de formation sur l’instrument arabe oud encadré par le professeur Dhia Maknin, puis une prestation musicale du groupe «Al Assil» de Sfax.
Enfin, la quatrième journée débutera par une table ronde relative au rôle de la musique dans le développement du tourisme qui sera présentée par des représentants de l’INP et du commissariat régional au tourisme.
La clôture du festival sera assurée par une représentation musicale algérienne du groupe Dar El Garnatya à Kalea.